Isolation de la maison
L'isolation ne se voit pas, on la câche ! obligé d'ouvrir pour la voir !
Voici un poste à ne pas négliger. On peut refaire la décoration, on peut refaire un carrelage, on peut changer des fenêtres, mais l'isolation doit être prévue dès la construction. On peut bien sûr remettre une couche d'isolant depuis l'éxtérieur, mais cela revient très cher pour un résultat pas toujours à la hauteur.
Nous avons prévu, dès le départ, d'utiliser la laine de bois pour la toiture avec 30 cm en trois couches croisées. On ajoute 27mm de volige et 25mm de panneau de bois parrafinés (pare-pluie), cela fait plus de 35 cm d'isolation en toiture. Ce sont des isolants perspirants, laissant passer l'humidité et l'air, mais étanches à l'eau et au vent.
Pour les murs nous avons choisi la ouate de cellulose, elle aussi perspirante. Pour le résultat, en 2022 nous n'avons pas d'humidité dans la maison, pas de moisissure, pas de trace sur les murs ou plafonds. Et nous avons abandonné la VMC (même à double flux, comme on l'avait prévue, achetée puis revendue), ouvrir les fenêtres est beaucoup plus sain, et très économe en énergie : pas d'électricité, pas de rejet continu de chaleur vers l'extérieur. Et dans la maison, nous n'avons jamais de buée sur les fenêtres, le taux d'humidité est même souvent trop bas (moins de 50%).
Quelle hérésie d'avoir une maison étanche à l'air et d'être obligé de ventiler, c'est à dire de jetter de la chaleur, donc de l'énergie, à l'extérieur et faire entrer de l'air froid à la place.
L'isolation des murs de la maison est donc réalisée en ouate de cellulose. Cela consiste à remplir les caissons de l'ossature, et pour cela on commence par les fermer avec un film respirant que l'on agrafe sur les montants en bois. Ce qui a été fait lundi 13 octobre 2008 avec Abricop, SCOP de construction et rénovation en matériaux naturels.
ABRICOP - 55 rue Basse - 39570 - CONLIEGE
03 84 47 79 75
Site : www.abricop.com
Contact : contact@abricop.com scop.abricop@laposte.net
Caissons fermés
Grand recouvrement qui sera en plus "scotché".
Voici le ruban adhésif spécial pour coller les bandes de toile
Le 30 octobre 2008, l'installation de l'isolation se poursuit avec la fixation des tasseaux horizontaux qui maintiendront la ouate de cellulose insufflée pour éviter les "ventres".
Les 13 et 14 novembre 2008, un des membres d'Abricop est venu insuffler la ouate de cellulose dans les caissons. Pascal a fait le manoeuvre pour remplir la machine. Cela dégage beaucoup de poussière de ouate mais ça ne gratte pas. (j'ai (Pascal) encore en mémoire les 15 jours chez RocLaine (Isover-Saint Gobain) à Chalon sur Saône en juillet 1974, ça grattait même 10 jours après, alors plus jamais ça !)
La machine
L'insufflation
Ici on voit le niveau de la ouate en cours de remplissage
La ouate vient de Suisse. C'est du papier journal trié à la main et recyclé. Elle est pure à plus de 99%. Elle est légèrement traitée au borate (sel de bore) pour éloigner les insectes et les rongeurs. D'autre part elle est ignifugée, classée M1 et résiste donc bien au feu (elle se consume difficilement, lentement, mais ne brule pas avec une flamme).
La ouate vient bien de Suisse, le drapeau est sur l'emballage.
L'isolation de la toiture est en laine de bois. Elle a été posée par les charpentiers, en même temps que la toiture.
Sur cette photo on voit bien les différentes couches.
En partant de l'extérieur on voit (1) les tuiles en rouge, (2) le liteau qui tient les tuiles, puis (3) le pare-pluie en bois compressé et paraffiné de 2,5 cm, puis (4) 10cm d'isolation en laine de bois. Ensuite il y a (5) les voliges en planches d'épicéa de 2,7 cm, puis (6) entre les poutres 20 cm de laine de bois. Soit un total de 35,2 cm d'isolation. Vient ensuite le film pare-vapeur, posé lui aussi par les charpentiers. Il me reste à poser des tasseaux afin de créer un vide d'air où circuleront les gaines électriques, puis la finition. Ce seront des plaques de placoplatre de 13 mm en pure gypse comme cela existe (chez Lafarge par exemple).
Cette photo a été faite à l'endroit où passeront les conduits de cheminée, les solins n'étant pas encore posés.
En ce joli mois de mai 2009, je pars à la chasse aux entrées clandestines d'air qui viennent sans aucune autorisation ni visa d'aucune sorte, et font "terriblement" baisser le rendement énergétique de la maison. Pour cela j'utilise des rouleaux de 5 mètres de long de laine de chanvre de 10 cm d'épaisseur sur 60 cm de large, densité 30 kg/m², conductivité thermique de 0,041 W/m.C°, et aussi un mélange de fibres de chanvre et de bois (marque Passivflex), panneaux de 60 x 120 cm, épaisseur 6 cm, densité 45 kg/m², conductivité thermique 0,038 W/m.C°. Le plus difficile est de découper ces matériaux, j'ai essayé plusieurs méthodes et j'ai adopté la plus efficace : la disqueuse. J'utilise pour cela un disque mince pour couper l'inox, ceci sur une disqueuse de 125 mm.
Depuis j'ai découvert le sabre pour découper ces matériaux, cela va encore mieux, plus précis, moins de poussière qui ne gratte pas. Sabre que l'on trouve maintenant dans tous les magasins de bricolage, mais pas en 2009...
J'ai ainsi comblé les espaces au dessus des caissons des volets roulants qui n'ont pas été isolés avec la ouate de cellulose. J'ai mis deux fois 10 cm de laine de chanvre, puis j'ai recouvert le tout plus le caisson du volet roulant avec un panneau en passivflex de 6 cm, avant de mettre le lambris.
6 cm de plus posés lors de la finition des lambris, pour isoler le caisson du store.
A l'étage, il a fallu isoler toutes les entrées d'air, fort nombreuses, notament autour des vélux. J'ai donc bourré les espaces avec de la laine de chanvre déchirée pour la faire pénétrer dans les interstices multiples. Puis j'ai mis du collant pour fermer les toiles pare-vapeur.
Depuis, à l'étage, c'est le silence total ! On n'entend plus rien. Si la voisine passe la tondeuse à gazon (thermique), il faut ouvrir une fenêtre pour l'entendre.
Lorsque l'on fait ces travaux d'isolation, on mesure la différence entre une maison dont on maitrise la construction et une autre fabriquée par un constructeur : c'est dans ces instants que l'on est content de faire les finitions soi-même.
Transport de la laine de bois haute densité en plaques de 6 et 4 cm d'épaisseur : notre vieux J5 a été bien pratique !
Laine de chanvre en rouleau
Mercredi 10 février 2010. A propos d'isolation, l'isolant "standard" utilisé dans beaucoup de maison, la laine de verre pour être précis, a tendance à se tasser à la longue. Un artisan m'a affirmé qu'au bout de 20 ans, la laine de verre est totalement tassée, et son pouvoir isolant devient quasi nul. En effet l'isolation est dûe aux couches d'air supperposées et celles-ci tendent à disparaître à la longue pour la laine de verre. Pour la laine de bois, les fibres ne subissent pas ce tassement dans le temps. Elles résistent au tassement, comme toute fibre de bois, et l'effet isolant dure. Finalement l'investissement initial est rentabilisé à long terme. Même si la laine de verre a bien évoluée et se tient mieux maintenant, la laine de bois a une durée de vie bien suppérieure. Et en cas de dégradation de l'isolant (frotements, vieillissement...) les fibres de bois sont moins nocives que celles de verre, surtout si ces fibres sont dans l'air. Quant au recyclage, pas de problème, les chuttes me servent depuis toujours pour allumer le feu de la cuisinière.
Laine de bois souple en plaque : 4 cm celui-ci.
Printemps 2017 : j'ai mis de la laine de bois dans le garage, en isolant le toit et les murs, puis en posant du bois (volige) sur les murs et plafond. Depuis le garage resiste au gel, il ne fait jamais moins de +6 °C, la voiture et autres outils sont donc à l'abri du gel. J'ai mis 10 + 10 + 4 cm au plafond, et 10 + 4 cm dans les murs, croisé bien sûr ! Et 6 ans plus tard, il fait toujours aussi doux l'hiver dans ce garage, c'est un sacré confort pour la voiture qui le matin est moins froide.
Nous avons aussi utilisé de la laine de chanvre et lin en plaques. Ce matériau est le plus difficile à couper !
La laine de bois Haute densité stockée en attente de la finition des planchers. Elle a attendu 2022 pour enfin être utilisée, elle s'est très bien conservée ! C'est un très bon isolant phonique et thermique.
Pour voir comment nous l'avons utilisé, allez voir : Pose du plancher de l'étage
2024 : 15 ans après, l'isolation n'a pas bougée, elle ne s'est pas tassée et son pouvoir isolant est toujours excellent. L'isolation phonique est toujours aussi bonne, comme l'isolation thermique.
Commentaires
1 faure Le 07/05/2009
JE ne trouve que peu de reference à bois compressé : s'agit il d'un OSB, de tri pli (3 couches de bois entre croisés et colles) ou d'un autre materiaux ?
Par ailleurs j'ai suivi vos conseils et envoyé un message à abricop.
Je pense avoir encore des questions cons à poser