19 - Stages enduit chaux - chauffage solaire
19-1 Stage enduit à la chaux

Le chantier à notre arrivée, préparé pour travailler à l'abri.
Les 12, 13 et 14 septembre 2008, nous avons participé à un stage organisé par l'association Oxalis. C'était une formation sur les enduits à la chaux, la réalisation de fausses pierres et d'une fresque.
Voici un lien pour les joindre :
Association Oxalis - 52, chemin des écoles - 73630 - LA COMPOTE
Tel : 06 09 78 44 95
ecohabitat@oxalis-asso.org
ou allez sur leur site Association Oxalis
Cela s'est passé sur le chantier du "Fournil des Éparis" à Viuz la Chiesaz, en Haute Savoie, dans le parc régional des Bauges.
Il s'agissait de faire l'enduit des façades, de fabriquer des fausses pierres pour les encadrements de deux fenêtres et d'une porte, de réaliser l'enseigne du fournil au dessus de la porte d'entrée et d'écrire une maxime sur un autre pan de mur. L'ampleur du chantier était importante et avait demandé une bonne préparation de la part des formateurs car la météo n'était pas favorable : le week-end s'annonçait pluvieux et il l'a été !
Deux formateurs encadraient cette formation : Martine Boulet et Marc Sage-Segard, tous deux artisans. Marc encadrait la partie enduits et Martine, la partie décoration.
Chaque jour, nous étions une dizaine de stagiaires venant de milieux différents ( architectes, décorateurs d'intérieur, paysagistes, propriétaires de maisons à restaurer et autoconstructeurs comme nous etc.) , avec des objectifs variés mais tous attentifs au développement durable et au respect de notre planète.

La météo maussade particulièrement samedi n'a découragé personne et tout le monde s'est mis au travail avec entrain et bonne humeur !

La préparation au top avait tout prévu, les bâches étaient là pour protéger les murs, et le parasol couvrait la bétonnière ! S'il avait fait très chaud, cela aurait protégé les murs d'une évaporation trop rapide de l'eau des enduits qui peut générer des fissures.

Nous sommes venus avec notre maison à roulette, première sortie !
Il a encore l'ancienne immatriculation car acheté d'occasion à Chambéry quelques jours avant. Il nous a bien servi pour nos déplacements et transport de plein de matériaux : isolant, bois, placoplâtre, sacs de ciment et autres sans oublier, gràce à son bel aménagement, de belles vacances !

Le gobetis sur le mur en brique.
Le premier jour, nous nous sommes entraînés à manier la truelle, la taloche, la tyrolienne et le sablon. A l'aide de la truelle puis de la tyrolienne nous avons posé le gobetis (couche d'accroche pour l'enduit)

La couronne bordelaise
Un peu plus tard, nous avons posé le corps d'enduit un peu à la truelle et beaucoup au sablon. Pour les non initiés, comme Isah et moi, le sablon est une sorte de tyrolienne pneumatique qui s'installe au bout d'un compresseur et qui permet de projeter le mortier de chaux. Nous avons également appris à utiliser la règle pour lisser l'enduit.
Nous avons également appris à utiliser le mélange plâtre, sable et chaux pour fabriquer des formes en relief. C'est ainsi que nous avons fabriqué de superbes pains pour orner la façade : une couronne bordelaise autour d'un robinet à gauche de la porte d'entrée.

Et un bâtard de l'autre côté.
Le deuxième jour, 13 septembre 2008, a été consacré à la réalisation des fausses pierres et la finition de l'enduit de la façade principale.

La technique plâtre et chaux est vraiment bluffante pour fabriquer des fausses pierres.

On jurerait de vraies pierres vieillies et patinées par le temps.

C'est vraiment un résultat incroyable !

Yves et Bernard se sont même amusés à reproduire une fenêtre très ancienne avec la date gravée ( d'époque bien sûr !)
14 septembre 2008 et dernier jour. Finition de l'enduit mur de côté : 4 qui talochent, un qui alimente le chantier.
Prêt à faire la fresque et la maxime.
Le troisième jour a été aussi consacré à la partie décoration. Nous avons appris à faire un enduit de finition lisse. Nous l'avons posé à la place de l'enseigne et sur les deux bandes destinées à recevoir une frise pour l'une et une maxime pour l'autre.

Ensuite, le calque a été correctement positionné sur l'enduit frais et nous avons gravé le dessin, tout simplement en appuyant à l'aide d'un crayon à mine dure.

On a dessiné un bel épi de blé !

Pendant ce temps, Paul, le propriétaire boulanger a rallumé le four et cuit du pain.
Et aussi les pizzas ... hummmm

Il tenait à nous montrer une vraie couronne bordelaise et un vrai bâtard. Autant dire que ça sentait bon... et qu'à midi (enfin 15 h ce jour-là!) nous avons mangé de savoureuses pizzas et une "époigne", spécialité locale !

Le repas est prêt ! c'était excellent !

Après-midi, la fresque, la frise et la maxime ont pris des couleurs. Tout le monde a saisi un pinceau et nous avons "colorié" ce qui avait été gravé dans l'enduit frais avec de l'eau de chaux teintée à l'aide de pigments.

L'enduit frais absorbe l'eau et les pigments, le tout carbonate en même temps et les couleurs resistent très très longtemps. C'est la technique de l'enduit à fresco qu'utilisait déjà les Romains, comme on en voit à Pompéi près de 2000 ans plus tard !

Sur l'autre façade, un autre groupe de décorateurs a peint la maxime de Saint Exupery "On n'hérite pas de la Terre de nos parents, on l'emprunte à nos enfants." en utilisant la même technique.

Voilà l'OEUVRE terminée. Nous étions tous fiers de notre travail et nous nous sommes quittés en emportant chacun un délicieux pain et en nous promettant de revenir voir les enduits et les décorations après démontage de l'échaffaudage et séchage. Nous sommes curieux de voir les couleurs réelles car elles s'éclaircissent avec le temps.
Ce stage nous a été très profitable et nous avons appris plein de choses. Les formateurs étaient performants, l'accueil du propriétaire excellent et l'ambiance avec les autres stagiaires très conviviale et gaie. Nous avons passé un agréable séjour en Haute-Savoie, malgré le déluge du samedi.
Si vous passez à Viuz la Chiesaz, n'oubliez pas d'acheter du pain, du VRAI pain, il est exceptionnel !
Nous sommes repassés à Viuz quelques années plus tard, et bien les fresques sont toujours magnifiques et le pain toujours aussi exceptionnel !
19-2 Stage Chauffage Solaire

Les panneaux solaires thermiques sont posés, ils chauffent depuis 16 ans !
Le Stage a eu lieu à Lausanne en Suisse samedi 27 septembre 2008 de 8 h jusque ... 21 h 40 ! La journée fut très longue. Le stage consiste à appréhender la fabrication des capteurs solaires thermiques, leur pose, leur raccordement au ballon de stockage et la mise en service de l'installation.
SEBASOL est une association suisse, (type loi 1901 en France), animée par un groupe de bénévoles, depuis 1997, dans le but de promouvoir l'autoconstruction (exclusivement) de capteurs solaires. Notre stage était animé par un ingénieur thermicien, très pointu dans son domaine.
Nous avons commencé par un cours magistral pour cerner les grandes lignes du chauffage solaire, il faut bien savoir au minimum "comment ça marche" ! Nous étions 11 stagiaires autoconstructeurs, 9 suisses et 2 français. La théorie a duré la matinée.

Après le déjeuner dans un restaurant proche (compris dans le prix du stage) nous avons commencé à construire un capteur. Nous étions par petits groupes de 3 ou 4 personnes. Nous avons déroulé les tuyaux de cuivre recuits selon le gabarit, chaque capteur demande 12,50 m de cuivre diamètre 12mm. Les couronnes de cuivre font 25 mètres ou 50 mètres, le calcul a été fait pour réduire les pertes au maximum.

Puis nous avons soudé le tuyau sur des feuilles de cuivre minces, traitées face extérieur en noir pour capter la chaleur. La soudure se fait au chalumeau propane avec du fil à l'étain, afin de ne pas trop chauffer et déformer le support.
Petit "aparté" d'un artisan plombier : en réalité ce n'est pas de la soudure que l'on fait, mais du brasage. Dans une soudure les deux parties sont fondues pour s'assembler, c'est ce que l'on fait avec de l'acier. Avec le cuivre on fait du brasage : les deux parties en cuivre sont chauffées puis on fait fondre un métal qui a une température de fusion inférieure à cellle du cuivre, ce métal colle au cuivre et assemble les deux parties. Il y a deux types de brasure au cuivre : le brasage tendre qui se fait à une température inférieure à 450°C, et le brasage fort qui se fait à plus de 450°C.
Le métal d'apport n'est pas le même : pour une brasure tendre on utilise un alliage à base d'étain et la température peux varier entre 200 à 450°C. Un chalumeau au butane ou propane suffit pour cela.
Pour une brasure forte on utilise un alliage à base de cuivre argent et zinc et la température varie entre 850 et 920°C. Il faut un chalumeau qui fonctionne avec un mélange d'acéthylène et d'oxygène pour une telle température.
La résistance de ces brasures n'est pas la même : une brasure tendre pourra se "décoller" sous l'effet du gel, ou d'une traction trop forte. Il suffit pour réparrer cette fuite qui apparait aussitôt, de rechauffer cette brasure et de ré-emboiter les tuyaux de cuivre. Avec une brasure forte, rien ne se décolle, mais sous l'effet du gel ou de la traction, le cuivre qui a été recuit aux abords de la brasure va gonfler, se fendre et provoquer la fuite. Pour réparer il faudra alors refaire un brasure forte en comblant la fissure avec le métal d'apport de la baguette d'alliage. Mais cela n'est pas le sujet du stage, c'est juste une remarque d'un artisan plombier ! Fin de l'aparté.

Nous avons monté le capteur sur un toit factice, cela nous a permis de comprendre comment assembler les différentes pièces du puzzle. Cela ressemble beaucoup au montage des capteurs Clipsol* qui sont fabriqués à Aix les Bains en France. Il n'y a rien de bien compliqué, il faut juste être patient, appliqué et méticuleux. Ces capteurs sont montés intégrés dans la toiture, ils participent donc à l'étanchéité du toit . Comme toute toiture maintenant il y a deux étanchéités. Dans notre maison la première est faite par du bois compressé paraffiné, mais cela peut être un film étanche, de la tôle.. Dessus il y a la deuxième étanchéité, la principale, avec des tuiles en terre cuite dans notre maison, cela peut être de la tôle (appelé aussi bac acier), des tuiles en tôle, des tavaillons d'épicéa ou des ancelles en châtaignier ou bardeaux en bois, de la paille pour la chaume, ou des capteurs solaires ...

Enfin, nous avons appris à raccorder tout cela au ballon pour stocker l'eau chaude. Il y a différents cas, selon que l'on fasse de l'eau chaude pour le sanitaire seulement ou pour le chauffage central aussi. Il y a plein de pièces à raccorder entre elles, selon un ordre bien établi. Heureusement nous avons reçu un manuel très clair et très complet pour se rappeler de tout cela après ce stage.

La mise en route de l'installation est le moment crucial où l'on découvre si l'on a bien assemblé toutes les pièces de ce grand "Lego". Il faut procéder avec méthode et bien suivre les instructions, on arrive alors au résultat avec une installation qui fonctionne. Encore quelques réglages et tout sera opérationnel pour une longue durée de vie.

Le stage est un peu lourd à faire, car il dure une journée. Vu qu'il commence à 8 heures, il vaut mieux être là la veille si l'on vient de loin et repartir le lendemain matin car reprendre la route à 22 heures est imprudent après 12 heures de formation, pause et repas en plus. Nous avions résolu le problème en arrivant vendredi soir à Lausanne et en repartant dimanche. Pour cela nous avons utilisé notre J5 aménagé en camping-car, bien pratique. Pendant que Pascal était en cours, Isah a visité Lausane, et il y a plein de lieu à voir : le Musée Olympique, la Collection de l'Art Brut, la cathédrale, les jardins au bord du Lac Léman, AQUATIS Aquarium-Vivarium de Lausanne, Le Rolex Learning Center avec son architecture très moderne...
Je n'ai pas appris grand chose durant cette journée, mais je suis un cas particulier, j'ai déjà posé des capteurs Clipsol*, j'étais artisan (et agréé Qualisol à l'époque) je connaissais donc tout ce qui a été dit. Mais je dois avouer que pour quelqu'un de néophite et motivé ce stage permet réellement d'apprendre à construire soi-même son chauffe-eau solaire pour un coût très abordable.
Cela m'a permis de prendre connaissance avec le matériel de SEBASOL qui n'est pas le même que celui que je connaissais, même si le principe est le même. Un grand merci à l'équipe de SEBASOL pour leur accueil et leur sérieux.

C'est plus clair avec un croquis !
Ce stage est très instructif, je le recommande à tous ceux qui veulent faire eux-même leur installation, pour un coût réduit. En effet, cela revient moins cher que de le faire faire par un artisan agréé, même avec les primes et avoirs fiscaux en tout genre. On maîtrise ainsi son installation pour la faire sur mesure, avec les accessoires nécessaires, et on peut même l'agrandir plus tard si la maison évolue. Et comme on fait soi-même l'installation, on fait aussi le service après vente ! Mais je n'ai jamais eu le moindre problème depuis 16 ans...
Pour plus de renseignements vous pouvez aller sur le site de SEBASOL www.sebasol.ch pour voir comment cela fonctionne. Sebasol
Novembre 2024. Depuis plus de 15 ans cela fonctionne très bien. Après une purge régulière la première année, avec le vase d'expansion, je n'ai pas eu d'air dans le circuit et je n'ai jamais ajouter de liquide. C'est vraiment très fiable. Ce mois de novembre est très ensoleillé, octobre a été doux, jusqu'au 17 novembre nous n'avons pas brulé de bois depuis la mi-mai, le solaire a suffit pour nous chauffer.
SEBASOL propose plusieurs solutions pour installer des capteurs thermiques de chauffage de l'eau, allez sur leur site vous saurez comment faire.
Il existe des associations similaires en France, comme celle qui nous a appris les enduits à la chaux et qui font aussi des formations pour les (SSC) Systèmes Solaires Combinés (chauffage & chauffe-eau) : allez voir ici SSC Oxalis
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* CLIPSOL est une société fondée en 1979 par André JEAN et basée à Aix les Bains (Haute-Savoie). Elle a été intégrée par Engie en 2008 (Ex GDF-Suez) mais elle disparait totalement le 9 juin 2017.
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